Enfin!
Je respire à nouveau. J’arrive à Souzdal, qui est beaucoup plus petite que Moscou et Saint-Pétersbourg et où il n’y a pas de touristes à chaque coin de rue (quoiqu’il y en ait quand même quelques-uns). Elle est aussi beaucoup plus entourée de nature, et ça me fait du bien, j’ai l’impression de me retrouver un peu.
Première photo.
Souzdal, l’une des deux villes de l’anneau d’or que je vais visiter (avec Vladimir) me plaît beaucoup. C’est un endroit très pittoresque, je passe des heures à flâner au bord de la rivière et autour des vieilles églises et des jolies maisons en bois de toutes les couleurs.
Je m’amuse avec les chiens du village, ils sont nombreux et se déplacent en petits troupeaux.
Et les vaches sont plutôt sympas aussi !
Mon séjour est de courte durée, puisque je ne suis qu’au début de ma traversée russe et je n’ai que quelques semaines pour arriver à l’autre bout (mon visa dure au total un mois, mais la Russie, c’est grand). Je prend donc un bus le lendemain pour Vladimir..
Près du Kremlin, je rencontre un homme de la cinquantaine qui essaie de communiquer. Je lui indique que je ne parle pas russe, il me répond en anglais qu’il vient d’Arménie et qu’il cherche une certaine église. Je ne peux pas l’aider, je veux partir. Et puis, son odeur me parvient aux narines… Elle est absolument insupportable. A ce moment-là, il me demande de l’argent. Évidemment, j’aurais dû m’en douter qu’il ne cherchait pas que son chemin. Je m’empresse donc de m’éloigner. Mais quelque chose qu’il dégageait était vraiment en désaccord avec mon corps, je n’arrive pas à enlever son odeur de mon nez. Je dois m’arrêter, m’asseoir; j’ai la nausée. Il me faudra plus d’une heure pour me sentir bien à nouveau. C’est très bizarre, je crois que ce type n’était pas que sale de l’extérieur…
Bref. Je me dépêche de rentrer à l’auberge, après quelques achats pour le repas du soir (je cuisine souvent dans les auberges où je reste). Je dois me lever tôt le lendemain pour repartir à nouveau, en train cette fois, direction Nijni-Novgorod, à quelques heures de là.
Et surprise! On peut prendre des télécabines pour traverser la Volga. Un peu différent des cabines que j’ai l’habitude de prendre… 🙂
Le lendemain, je vais visiter des musées, dont une maison où des gens très riches vivaient. Je suis contente de moi, j’ai réussi à négocier un prix pour l’entrée que je trouve trop chère, alors que je ne comprends rien des explications (90% de ce qui est présenté car est en russe). Et pourtant c’est plus cher pour les étrangers! Mais un sourire peut tout arranger 😉
Le temps passe vite, et je dois déjà grimper dans un bus qui m’emmènera à la gare de train, direction Kazan cette fois.
15.07.2015
“Cela fait trois nuits que je dors dans un lit différent et, selon mon programme improvisé, ça sera la même chose pendant les quatre prochaines nuits. Moscou, Souzdal, Vladimir, Nijni-Novgorod, le train, Kazan, le train, Tyumen. Décidément, il va falloir que je me calme, ou mon organisme ne va pas tarder à me punir pour ce rythme trop soutenu. Je mets la faute sur mon visa: 1 mois, c’est beaucoup trop court pour découvrir un pays aussi immense que la Russie. Je préfère voyager plus lentement, mais je dois arriver à destination (la Mongolie) à temps et je ne veux pas passer à côté de quelque chose ce faisant. Surtout que dans ces petites villes, il n’y a pas forcément beaucoup à voir et un ou deux jours sont amplement suffisants. Et puis, je dois avouer que l’adrénaline provoquée par tous ces changements m’enivre; j’adore me retrouver au milieu de nulle part, me dire “Ok, qu’est-ce que je fais maintenant?” et devoir me débrouiller tant bien que mal pour arriver en lieu sûr avec une adresse, parfois une carte et mes sourires pour aborder les gens qui pourraient potentiellement m’aider (et qui la plupart du temps ne parlent pas anglais). Tout cela souvent avec un sac de 15 kilos sur le dos en plus de mon sac en bandoulière.. C’est ce qu’on appelle “être hors de sa zone de confort”. Parfois, je me fatigue, je perds patience, je m’énerve et commence à me parler à moi-même, et puis, je vois soudain un paysage magnifique ou fait une jolie rencontre, alors je relativise, je me prends un fou rire, me moque de moi-même. J’essaie de rester le plus positive possible, car je sais que l’on attire ce qu’on renvoie et, jusqu’à maintenant, cela a toujours marché pour moi dans mes voyages, même dans les situations qui semblaient les plus désespérées. Et tous les soirs, tous, j’ai un moment de gratitude avant de m’endormir. Je murmure des “mercis”, le sourire aux lèvres, merci à la vie, à l’univers de m’avoir amenée, par tant de circonstances, exactement là où je dois être. Chaque expérience, positive ou négative, est une leçon destinée à nous faire grandir. Les difficultés de ces derniers mois m’ont poussées à prendre cette décision, à m’écouter. Je le sais maintenant, c’était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. La flamme éteinte se ravive en moi et je me sens à nouveau prête à tout affronter, la solitude, le manque de sens, l’incertitude quant à mon avenir, la malveillance de certaines personnes, les aléas de la vie. Et à embrasser le monde, son unité, sa beauté, et l’amour qui l’anime.
La vie est belle.”
Voilà.. J’espère pouvoir écrire la suite bientôt.
N’hésitez pas à me donner vos retours (en commentaire ou autrement), ça m’encourage, parce que c’est difficile de trouver le temps pour avancer ce blog et je me demande parfois si ça en vaut la peine. Mais je sais que certains d’entre vous me suivent avec attention 🙂 Bisous bisous!
Ma belle, c’est trop bon de te suivre “de près” comme ça. Tes mots sont justes et on sent bien que tu es là où tu dois être. C’est beau <3
Mais bien sur que ça en vaut la peine, on regarde tes aventures avec attention et donne toujours de tes nouvelles ça fait plaisir, Continue comme ça Frau Zermatten 😉 et bonne chance surtout…
Salut petite soeur, je suis tres fier de toi. Sache que je lis ton blog tres regulierement 🙂 Et moi qui me croyais courageux a partir tout seul vivre a Londres. Ce que tu fais est deja d’un autre niveau! En tout cas ne t’arrete pas de rediger des articles. Ca serait cool d’avoir un peu plus de commentaires pour t’encourager, mais sache que tes proches le lisent tous. A bientot! Tu me manques.. Ps: L’histoire du vieux pervers qui sentait mauvais m’a fait froid dans le dos. Fait gaffe, serieux..