Le temps a passé, il est l’heure pour moi de quitter ce doux pays, non sans une pointe de tristesse. Maxim me conduit jusqu’à la gare de bus. J’espère le revoir un jour.

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26.09.2015

Nouveau départ. C’est difficile de trouver les mots pour décrire ce que je ressens dans ces moments-là. Toutes ces personnes ont compté, comptent tellement. Après tout, si des au revoir sont si difficiles, c’est que la rencontre a été spéciale. Mes amis, vous avez tous compté et j’aimerais trouver les mots pour vous le dire, j’aimerais pouvoir vous rendre hommage. Oui, je vois des endroits magnifiques, mais vous les rendez si beau. Vous êtes tout, vous formez mon voyage. Que ça soit le temps de plusieurs semaines, d’une conversation ou même seulement d’un sourire, vous m’apportez tellement, vous me faites grandir. Vous me rappelez que l’important, c’est d’aimer. Tout le reste, les soucis de la vie, tout est dérisoire. La place dans mon cœur prête à loger une paix profonde et durable se forge gentiment. Et s’il s’en écarte, vous êtes là , vous serez toujours là, tant que j’accepte de vous voir. Alors, du bus qui m’éloigne de ce petit village de Bulgarie où une belle âme a décidé d’établir un centre de méditation, l’esprit rempli d’une sensation douce-amère, je m’incline devant vous. Mon petit bout de chemin à moi continue, j’espère que les vôtres seront gardés par des anges tels que vous.
Merci.”

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Mais comme d’habitude, j’ai à peine le temps de regarder en arrière sur cette merveilleuse expérience que je dois déjà me préoccuper de me rendre à ma prochaine destination: Belgrade. J’y passerai quelques jours avant de rejoindre mes parents à Budapest. J’ai donc prévu de prendre un train de nuit depuis Sofia. J’arrive en début d’après-midi et ce dernier ne part pas avant 20h30. Je profite de ce moment de répit pour étudier, écrire, communiquer avec mes proches.

Quand vient l’heure de rejoindre mon train, gros coup de stress: la gare est en travaux et ma voie est absolument introuvable. Je demande à un policier qui passe par là de me montrer le chemin, il me sourit et me demande de le suivre. Il fait nuit, l’endroit est glauque, et l’homme me guide vers une partie un peu éloignée du bâtiment principal de la gare. Il n’y a personne autour; je sais qu’il n’y pas de quoi s’inquiéter, mais je n’aime pas ces situations, quand même. Mais il m’amène à bon port et après avoir cherché longuement mon wagon, je rentre dans ce vieux train qui semble dater de l’époque soviétique et gagne ma couchette. Je l’aurai pour moi toute seule, ce soir.

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Tiens, dormir dans un train, ça me rappelle quelques souvenirs pas si éloignés, tout ça. Mais celui-ci a une atmosphère beaucoup plus inquiétante que la troisième classe pleine de vie du Transsibérien.

Je ne dormirai pas beaucoup, avec les innombrables contrôles de douanes qui m’attendent en plein milieu de la nuit. Je finis par arriver très tôt le matin dans la capitale serbe. Je me procure un peu d’argent local que j’échange avec des euros et suis surprise par l’énorme sourire de la femme qui me tend les dinars; cela manquait, à Sofia. Cependant, une fois sortie de la gare, je me sens mal à l’aise à ces heures très matinales; la plupart des personnes présentes n’ont pas dû aller se coucher, encore, et je n’aime pas tous les regards qu’on me jette. J’entreprends de marcher les quelques kilomètres qui me séparent de l’auberge que j’ai réservée. En chemin, même topo qu’à Budapest; je tombe sur des centaines et des centaines de tentes entreposées dans un parc, destinées à accueillir des réfugiés. C’est impressionnant, mais je suis contente: j’ai appris que la Serbie a une politique très conciliante envers eux, contrairement à d’autres pays alentours.

Une fois arrivée, une trentaine de minutes plus tard et complètement épuisée, je m’endors sur le canapé de la réception, ne pouvant pas encore avoir accès à mon lit. Ce n’est que quelques heures plus tard, après m’être réveillée et avoir fait un tour du coin que je prend possessions de mon dortoir et fait la connaissance de Carlos, un petit bonhomme mexicain avec qui je m’entends tout de suite super bien. On a le même humour stupide, ça tombe bien! C’est avec lui que je vais explorer la ville durant les prochains jours. Je rencontre aussi d’autres personnes très sympas, des Turcs, un Australien, des Espagnols… Rencontres éphémères, comme d’habitude, mais pas moins belles.

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C’est une ville très jolie, qui même si elle n’est pas réputée pour sa beauté, a beaucoup de personnalité. Je l’adore!

Quelque chose me frappe ici: il y a encore beaucoup rancoeur datant des évènements d’il y a 15 ans, pendant la guerre du Kosovo..

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On peut lire en rouge, sur cette affiche, “UE et USA ignorent les victimes serbes”

Et puis, il y a les bâtiments bombardés par l’OTAN, qui n’ont pas été touchés depuis, qui rappelle au quotidien les horreurs d’une guerre ayant affecté beaucoup de civils… comme le témoignent certains monuments.

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“Pourquoi?”

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Un jour, nous traversons le Danube pour rejoindre un vieux petit village qui a maintenant été dévoré par la ville.

Dévoré, c’est le cas de le dire.

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Mais à nouveau déjà, je dois quitter mes amis. Un autre train de nuit m’attend. Cette fois, le trajet sera encore moins reposant.

Carlos, thank you for making my stay so great! I miss you my crazy Mexican, I can’t wait to throw Swiss passports at you to wake you up again 😉

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Au revoir Belgrade.

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