Enfin, enfin!!! Je suis en Mongolie… Le trajet en bus qui nous y emmène depuis la Russie est déjà exceptionnel. Les yeux collés à la vitre, je découvre enfin par moi-même ces immenses plaines verdoyantes dont j’ai tant entendu parler, tous ces chevaux partout, ces yourtes… Je ne suis que dans le bus, et pourtant, c’est déjà bien plus beau, plus magique encore que dans mes rêves les plus fous. Je viens de tomber amoureuse de ce pays.
Par contre, l’arrivée à Oulan-Bator, la capitale, est une douche froide. C’est une grande ville grise, terne, moche, bruyante, puante. Tellement frustrant de se retrouver là après l’aperçu des paysages mongols auxquels nous avons eu droit.. Avec Atle, on débarque dans une guesthouse appelée “Golden Gobi”, qui est la plus grande et la plus connue de la ville. Je sens que je ne vais pas aimer cet endroit dès le premier instant: des centaines de gens vont et viennent constamment, c’est une immense auberge qui n’a aucune âme, aucune chaleur. C’est juste un gros business. Comme il n’est pas facile de “backpacker” en Mongolie, la plupart des touristes partent en tour organisé, dont les plus fameux sont ceux de Golden Gobi, justement. Et bien, ces touristes-là sont traités comme des rois, mais si tu n’as pas prévu de faire de tour avec eux, comme nous, tu n’es pas vraiment le bienvenue. Je détèste cette mentalité.
On visite un peu la ville.
Je dois faire mon visa chinois. Rien de plus facile: je rentre dans un “Air Market”, je demande qu’on me donne une fausse réservation de billets d’avions, on me le fait gratuitement. Ensuite, je réserve quelques nuits dans un bel hôtel à Pékin sur booking.com, car on peut réserver puis annuler gratuitement. Le tour est joué! Après avoir attendu 4 heures dans l’ambassade, je soumets tous mes documents. Je dois revenir chercher mon passeport quelques jours plus tard, je décide donc d’aller visiter le parc national de Terelj en attendant, car il n’est qu’à quelques heures de bus de la capitale.
C’est avec grand, grand plaisir que nous nous éloignons de la ville pour retrouver la paix et la liberté des espaces mongols. Une fois arrivés au village, nous nous trouvons un petite yourte (un “ger”, comme on les appelle ici) où passer la nuit. Tout est très calme et beau.
Le lendemain, avec une femme coréenne, nous partons en compagnie de chevaux et de guides faire un petit trek de 3 heures dans les environs. Les chevaux sont épuisés et mal traités, je n’en garde pas une très bonne impression.
Les paysages sont magnifiques, cependant. Nous nous arrêtons dans une yourte et goûtons au fameux thé au lait salé, au thé salé tout court ainsi qu’à des spécialités au fromage (très, très sec), et des yoghourts.
Et puis, pour la première fois de ma vie, je vois des yacks! Ce sont des créatures magnifiques, je ne me lasse pas de les regarder.
Le soir, il n’y a pas de lumières dans les villes; nous voyons tellement d’étoiles dans le ciel…
Le jour suivant, on décide de faire du stop jusqu’à la “Turtle Rock”. L’endroit est très beau.
Ensuite, on décide de marcher jusqu’à un temple qui est un centre d’initiation et de méditation. Dans les escaliers qui y montent, se trouvent des centaines de panneaux avec des écrits bouddhistes sur lesquels nous sommes censés méditer.
Pour certaines phrases, on a de la peine à comprendre …
D’autres étaient vraiment porteuses de sens.
Le bouddhisme en Mongolie est un bouddhisme tibétain et est pratiqué par 50% de la population, qui s’élève à un peu moins de 3 millions (dont près de la moitié se trouve dans la capitale). Le chamanisme est aussi encore très présent.
Au retour, on fait à nouveau du stop. Surprise! C’est une ambulance qui s’arrête pour nous prendre 😀
Quelques jeunes gens à cheval nous arrêtent pour qu’on les photographie alors qu’ils prennent la pose
08.08.2015
“J’ai quitté la Russie. Déjà. Un mois pourtant, c’est censé être long, non? Je n’ai pas vu le temps passer. Mon séjour là-bas était très particulier et rempli d’expériences précieuses; je ne l’oublierai pas de sitôt. Voilà maintenant 4 jours que je suis arrivée en Mongolie. Rien que le trajet en bus depuis Oulan-Oude m’a mis des étoiles plein les yeux: les paysages étaient si beaux, si spéciaux.. Je ne me lasserai pas de sitôt de boire du regard ces plaines vertes et infinies parsemées de troupeaux de chevaux, de moutons, de yourtes et de toutes ces choses si particulières. Oulan-Bator, au contraire, est une ville banale, sale et bruyante, bien loin de la sérénité dégagée par les steppes mongoles. C’est pourquoi, en compagnie d’Atle, mon ami finlandais avec qui je voyage depuis un moment, nous nous sommes empressés de sortir de la capitale. Nous avons passé deux nuits dans une yourte au milieu d’un village dans le parc national de Terelj. Pour la première fois depuis mon départ, je me suis sentie à nouveau coupée de toute civilisation : plus de chauffage, plus d’internet, plus de toilettes occidentales, bref, plus de tout notre petit confort habituel. Les montagnes et la nature du parc m’ont enchantée, les milliers d’étoiles emplissant le ciel la nuit encore plus. Nous avons fait du cheval, comme j’en ai rêvé depuis si longtemps. Et puis, on s’est amusés comme des fous à faire du stop dans la région et à marcher jusqu’à un temple. Le soir, on s’occupait en jouant aux cartes tout en sirotant une vodka bon marché et en entendant l’agitation du village (et en particulier les chiens) autour de nous. La nuit, j’ai eu un peu froid. Mais quel bonheur de se réveiller dans un tel endroit, si simple, si brut, si beau. Et puis, tout le monde est très aimable, veut nous saluer, qu’on les prenne en photo. Nous avons eu la chance d’être invités à prendre le thé (salé!) et manger du fromage dans la yourte d’une famille locale. Je n’arrive pas à croire que tout cela fait partie de leur quotidien, tout est si différent. J’ai de la peine avec la nourriture, c’est très dur pour moi: je déteste le mouton, qui est l’ingrédient principal de tous les plats ici. Rien que son odeur me donne la nausée, alors je leur demande de ne pas m’en donner, mais j’ai un peu peur de ne manger que du riz et des œufs pendant un mois, car ils mangent très peu de légumes (mais quoique, ça pourrait être pire). Ils mangent aussi du cheval, ce qui m’a surprise, sachant à quel point cet animal fait partie de leur quotidien… Mais la vie est dure ici, surtout en hiver, on fait avec ce qu’on a. J’ai gentiment refusé quand on m’en a offert, je ne suis pas capable, ça me dépasse. Mais mis à part la nourriture, tout est fabuleux. J’ai dû rentrer à Oulan-Bator pour récupérer mon visa chinois, malheureusement, mais je me réjouis déjà de repartir, plus au nord cette fois. Vivement.”