“Tout ce qui compte, ce sont les personnes que tu rencontres, n’est-ce pas?

Au revoir, Mongolie.”

P1040415

29.08

“Je ne sais même pas par où commencer. Beaucoup d’émotions intenses et contradictoires m’ont traversée ces derniers jours. Je suis épuisée, je suis émotionnellement vidée.


J’ai perdue une amie. L’amour romantique, ça peut faire mal mais on s’y attend, on sait que c’est souvent éphémère. Pas l’amitié. L’amitié, c’est censé durer. Quand on a un chagrin d’amour, on appelle un ami pour partager sa peine. Mais alors qui est-ce qu’on appelle pour un chagrin d’amitié?


Et puis, ça n’est que le début, ma vieille. Qu’est-ce que tu veux, c’est le prix de la vie que tu as choisi. Dans ces moments-là, t’as personne. Seule face à toi-même. Parce qu’on ne va pas mentir, un téléphone ça ne remplace les bras de personne. Ces bras-là, tu en es si loin, physiquement et mentalement. Ils vont tous s’éloigner de toi peu à peu, parce qu’ainsi va la vie, parce que les gens passent à autre chose
, même si l’on veut s’accrocher au contraire. Ce n’est la faute de personne. Tiens, de tous tes amis du collège, avec combien es-tu vraiment restée en contact? Il y en a peu, et ceux-là sont tellement précieux. Alors forcément, quand on perd une telle amie, ça laisse un goût amer, un goût de travers.

Et puis, les circonstances. Tu l’as rencontré il y a quelques jours. Quelqu’un qui te comprenait. Nous sommes nomades, simplement. C’est comme d’être gay, tu ne peux pas le changer, tu ne peux pas nier qui tu es.Ça semble tellement simple, tellement évident dis comme ça. Alors, l’espace de quelques jours, je n’étais plus vraiment seule dans ce monde étrange où je peine à trouver ma place. Forcément, les au revoir ont été un peu plus difficiles que d’habitude. Moi et mes grandes théories, moi l’indépendante, le loup solitaire, pour le coup je me retrouve un peu bête, et triste.

Les circonstances… Il y a deux jours, je lui disais encore à quel point j’étais heureuse, que je ne m’étais jamais sentie aussi bien. Il a suffit de quelques mots, au retour de ce voyage dans le désert où le monde extérieur n’existait plus, pour me ramener à la réalité, à l’absurdité de nos existences. Tant pis, je m’en remettrai, j’en sortirai plus forte, je ne me laisserai pas abattre par tant de malveillance. C’est leur problème. Je lui souhaite malgré tout d’être heureuse, réellement.

Quant à lui, on se reverra. C’est marrant la vie, les circonstances. Un mal pour un bien, on dira. Peut-être que pour accueillir les cadeaux de la vie, il faut faire de la place en nettoyant le négatif. Allez, Sophie, dans quelques heures tu seras à Budapest. Nouvelle destination, nouveau départ.”

Pas le temps de digérer cette mésaventure qui m’a mis un gros coup au moral et dont je vous épargne les détails. Je m’envole donc le cœur un peu lourd de l’aéroport d’Oulan-Bator, un peu triste aussi de quitter ce pays magnifique qui m’a tant donné.

Après un premier arrêt technique à Bishkek (oui, j’ai dû demander aux gens de l’aéroport de me dire dans quel pays je me trouvais: le Kirgystan), je suis supposée changer d’avion à Istanbul. Manque de bol (ou pas), mon avion est parti avec deux heures de retard de Mongolie, je rate donc ma correspondance… Mais Turkish Airlines sont sympas, ils m’offrent une chambre d’hôtel pour la nuit, et pas n’importe laquelle! J’ai droit à une chambre dans un hôtel 5 étoiles avec spa et piscine (dommage que mon maillot de bain se trouve dans mon sac à dos que je n’ai pas sur moi) et buffet inclus. Après avoir dormi pendant un mois dans des tentes et des yourtes, ça fait plaisir! 😀

P1040419

P1040422

J’arrive donc enfin à Budapest le lendemain. Me voilà de nouveau en Europe. Ça fait un peu bizarre, ce retour si soudain. Après avoir trouvé mon auberge et patienté plusieurs heures dans son salon (mon lit n’était pas prêt), je pars en vadrouille, avec comme but principal de m’acheter de nouvelles sandales, car l’une de la paire que j’avais attaché sur le côté de mon sac n’a pas survécu au vol et a disparu.. Je n’ai donc que ma grosse paire de chaussures de marche bien chaudes, alors qu’il fait plus de 30 degrés dehors! Pas de chance, c’est dimanche, tous les magasins que je cherche sont fermés. (Il me faudra plus d’une semaine pour enfin acheter des tongs, et non, je n’ai aucune explication valable à cela).

Tant pis, je décide d’explorer les alentours à la place. Lorsque j’atteins un beau bâtiment qui s’avère être une gare, je remarque des centaines et des centaines de personnes qui campent dans le parc à côté [cf la photo ci-dessous]. Sur le moment, je ne comprends pas bien, ayant été un peu déconnectée de tout pendant plusieurs semaines. Ce n’est que plus tard que je me rendrai compte que ces personnes que j’ai photographiées sans vraiment le vouloir (une toute petite partie de toutes celles qui se trouvent là) sont en fait des réfugiés principalement syriens attendant de pouvoir atteindre le reste de l’Europe…

J’apprendrai également que la Hongrie a une politique vraiment dure envers eux, et que toute cette situation a provoqué beaucoup de problèmes, notamment de gares, justement, qui ont été fermées pour empêcher la progression des réfugiés.

P1040426

P1040427

Le lendemain, je participe à un “Free Walking Tour”, j’apprends quelques trucs intéressants sur la ville et je rencontre des personnes sympas, c’est cool! Ça me permet aussi de repérer quelques lieux pour la visite de mes parents dans un mois.

P1040465

Avec Abby et Sam, que j’ai rencontré dans ce tour de la ville, on décide d’aller tester les bains thermaux qui sont si fameux à Budapest. Joli!

P1040488

Mon auberge ne m’a vraiment pas donné une bonne première impression; alors que j’attendais que ma chambre soit prête, je n’ai pas eu d’autre choix que d’assister à une conversation Skype d’un australien et ses amis. Il travaillait là, et leur expliquait comment il faisait boire des filles tous les soirs pour pouvoir coucher facilement avec. Charmant. Je n’ai donc pas très envie de passer beaucoup de temps là, contrairement à mon plan initial qui était de rester environ un mois et travailler dans cet endroit. Je ne sais donc pas trop quoi faire; je suis partagée entre aller voir mon ami Maxim en Bulgarie et l’aider à construire son centre de méditation, ou aller d’abord passer quelques temps dans une ferme en Hongrie.

Je vous expliquerai bientôt comment j’ai fini par choisir une troisième option… 🙂

Your Message...Your name *...Your email *...Your website...

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *