18.10

“Ce n’est pas par hasard que je recopie mes textes sur mon blog. Je ne voulais pas faire quelque chose de banal, où je ne fais toujours qu’exposer ce que je découvre chaque jour de façon superficielle. Je voulais montrer que le voyage, c’est aussi un voyage intérieur et que mes pensées et émotions sont toutes autant importantes que mes actions. Je voulais aussi parler de ces choses, ces joies et ces peines qu’on connaît tous mais dont personne ne parle jamais ouvertement, parce que ce serait montrer sa vulnérabilité, parce que ce serait faible. Parce que ces sujets-là, on les garde pour soi. On garde tout à l’intérieur et on porte son plus joli sourire au quotidien. Encore plus sur les réseaux sociaux, sur internet. Mais je ne voulais pas de ça, je voulais montrer que même si, oui, ma vie est spéciale et je suis incroyablement chanceuse de pouvoir vivre ces aventures, elle ne vient pas sans sa part de solitude, de questionnements, de yoyos émotionnels. Comme dans la “vrai” vie. C’est ça, je voulais quelque chose de vrai. Je reçois beaucoup de réactions intéressantes en privé, on me dit parfois que je suis folle, souvent que je suis courageuse, parfois je fais rire, d’autres je vous touche, je crois. J’essaie simplement d’être moi, d’être vraie. Voilà, je voulais simplement expliquer pourquoi je me livre autant parfois, car je sais que j’en surprend régulièrement plus d’un.
Et puis, derrière un écran, c’est quand même plus facile… ”

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Nous arrivons donc dans cet endroit très spécial, le temple de Hwaeomsa, qui garde les secrets d’une longue histoire. Nous voilà immergés dans un monde complètement différent, propice à l’introspection et au calme intérieur.

Nous partageons notre quotidien avec les moines. Nos horaires sont inhabituels (nous nous levons et déjeunons avant le lever du jour), nous rendons à plusieurs cérémonies, méditons. Il y a tout un tas de détails qui font de cette expérience quelque chose de très spécial; la façon dont nous devons saluer les moines, à chaque fois que nous les croisons, de se déplacer les mains jointes, calmement, le fait que nous ne parlons pas, en mangeant, pour honorer la nourriture qui nous est offerte, et j’en passe. Le temps semble s’arrêter, le calme s’installer.  L’espace de quelques jours, je me tourne vers l’intérieur de moi-même, je contemple ma vie, où elle m’a menée, où j’en suis. J’écris beaucoup.

20.10

Voyager à deux, en un sens, me confronte plus à moi-même. Peut-être est-ce dû à nos conversations, peut-être au fait d’être jour et nuit ensemble. C’est pas autant facile, en tous cas, c’est sûr. Mais c’est enrichissant. Je crois que ça rend un peu plus patient, un peu plus tolérant, quand ça n’a pas l’effet inverse; on ne peut pas le faire avec n’importe qui, évidemment. C’est un peu compliqué aussi, parce qu’avec les vies qu’on a choisies, nous les “backpackers”, on sait que tout est éphémère. Qu’à la fin de la journée, de la semaine, du mois, on sera à nouveau seuls. Alors, on veut profiter de chaque instant avec chaque personne mais à la fois, on a peur de s’attacher car on sait que ça ne durera pas, et que ça peut faire mal. Je ne sais plus trop où fixer mes repères. Je les voudrais tous à l’intérieur de moi-même pour que ça soit le seul endroit où je puisse me reposer, mais ça serait le choix d’une vie très, très solitaire. Alors, il faut prendre des risques, oser s’ouvrir, l’espace d’un instant, à cet étranger qui offre une épaule temporaire.
Avant d’être des voyageurs, nous sommes des humains, tout simplement.

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Cet insecte ressemble étrangement à une tête de bouddha, ou c’est moi qui ai passé trop de temps dans un temple?!

Nous avons beaucoup de temps libre, et j’en profite aussi pour explorer les environs.

Et faire de la slackline!! J’en ai une avec moi maintenant 🙂

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Bon, ça fait longtemps, faut que je me remette un peu à jour!

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Nous avons la chance incroyable de partager une tasse de thé avec la moine qui s’occupe des lieux, elle nous donne de précieux conseils pour méditer et aborder la vie avec sérénité. Elle nous explique que la vie qu’elle menait par le passé ne l’avait jamais autant comblée que celle-ci, que ni les hommes, ni les choses matérielles, ni son travail ne l’avaient jamais vraiment rendue heureuse comme elle l’est, maintenant.
Nous passons plus de 5 jours en leur compagnie, et cela nous permet de connaître les moines aussi dans leurs moments de repos; on les voit jouer au foot avec les enfants, papoter, rire. Ils dégagent tous une énergie folle.
24.10

Des sourires. Partout, autour de moi. Des sourires venant des moines, des personnes travaillant ici, des autres résidents du temple ou de simples visiteurs d’un jour. C’est déjà mon quatrième jour ici, à Hwaeomsa, temple bouddhiste coréen vieux de 1500 ans. Il y règne une atmosphère paisible, sereine et intime, comme si à l’instant où l’on pose les pieds ici, l’on pénètre un autre monde. Je savoure ces moments emplis de calme et de spiritualité, entourée de ce décor splendide. Les repas sont pris en silence, en ayant à l’esprit la gratitude de pouvoir manger ces repas végétariens et sains. Le soir, nous assistons à une belle cérémonie, celle de plusieurs moines se relayant les baguettes d’un immense tambour ainsi que trois autres instruments de percussions traditionnels, dans un rythme et avec une dexterité impressionante. Tout de suite après, l’on se rend au temple afin de méditer en écoutant les chants des moines. Le même rituel recommence, tôt le matin, vers 3h30. Parfois, je rentre presque dans une sorte de transe, c’est impressionnant. Les journées sont calmes et propices à la réflexion. Beaucoup de choses enfouies remontent, mais je suis dans un bon environnement pour affronter mes démons. La méditation est salvatrice. Dans les temples, je me sens connectée à quelque chose de plus grand, et plus proche de moi-même à la fois. Je me rappelle ma promesse, faite à moi-même quelques mois plus tôt, celle de toujours choisir le bien, quoiqu’il arrive. Mon ego lutte mais je m’accrocherai toujours. Et puis, je ne dois jamais oublier la chance incroyable qui m’a ammenée ici. Dans l’instant présent, le seul qui existe, le seul qui compte. Il me reste encore beaucoup à apprendre des enseignements de la vie. Heureusement, car la mienne ne fait que commencer.

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