Bonjour à tous!
J’espère que vous allez tous bien. C’est une période un peu chargée pour moi, puisque je dois gérer sur plusieurs niveaux en même temps. Ca tombe bien, je reviens d’un petit trip à vélo qui m’a fait faire le plein d’énergie. Je suis prête à attaquer la suite! Et elle s’annonce belle!
En attendant, je voulais quand même revenir sur ces quelques semaines passées en compagnie de mon amie, la belle Caroline.
Nous sommes parties fin septembre, après avoir enfin bouclé tous les préparatifs de dernière minute. Nos vélos nous attendaient à Genève, point de départ d’environ 850 km de pédalage vers les pieds des Pyrénées. En chemin, nous avons longé le Rhône, traversé de belles villes françaises, rejoint la mer, bravé les éléments, retrouvé notre chemin après avoir pédalé des kilomètres dans la mauvaise direction… et même emprunté des petits bouts du Chemin de Compostelle.
Nous avons également rendu visite à des amis, rencontré de belles personnes, joué avec des chiots… Nous avons campé, parfois au milieu de nullepart, parfois dans le jardin de quelqu’un, et nous avons même dormi dans un parc d’attractions. Tous les ingrédients pour un périple réussi!
Nous sommes arrivées à Suzan, notre destination finale. Nous avons passé là une jolie semaine dans la ferme de Bragat, où un collectif rempli de gens hyper sympas se démènent pour incarner leurs valeurs en créant un lieu de partage et en harmonie avec la nature.
Leurs membres y sont très actifs, non seulement sur la ferme où ils s’occupent de chèvres, d’abeilles et de potagers, font du fromage, du miel, du pain, cultivent des légumes, travaillent le bois et entretiennent une grande maison, (et j’en passe!), mais aussi en dehors, où ils militent pour des causes qui leur tiennent à coeur, comme les OGM. Le sujet du moment, c’était le glyphosate, et nous avons l’occasion de soutenir un groupe de personnes qui se sont rendues au tribunal afin de porter plainte officiellement, après avoir testé leurs urines et y avoir découvert des taux dangereusement élevés de ces pesticides. Ces personnes consomment pour la plupart une majorité de produits bios, ce qui démontre que nous sommes tous à risque. Une belle action qui, je l’espère, portera ses fruits.
J’ai donc découvert un peu plus de la France et ses habitants pendant ces quelques semaines, et je n’ai pas été déçue. Je suis repartie remplie d’inspiration et d’espoir pour l’avenir, comme le témoignent ces quelques lignes écrites juste avant mon départ…
18.10.18
Ma petite escapade touche à sa fin, et il est temps pour moi de préparer mon retour en terres helvètes. Ce voyage, bien que court, a été riche en développements personnels. Cela ne s’est pas fait à coup de grandioses instants de clairvoyance face à ma vie, comme ils me surprennent parfois, sur la route. Non, cette fois, ce sont plutôt des graines qui ont progressivement été plantées, soigneusement, souvent même sans que j’en sois consciente. A l’heure de contempler ces dernières semaines, cependant, je réalise qu’elles sont bien là, en train de doucement germer. Moi qui ai la fâcheuse tendance de remplir ma vie, souvent à contre-cœur, de drames et d’événements tonitruants, je me plais à pouvoir apprécier à présent le calme d’une mer que le vent ne parsème que de petites houles. Je reste attentive, car je sais que la tempête n’est jamais loin, tout en me délectant des instants simples que m’offre la vie, d’un peu de répit. Je tente de me nourrir autant que je peux de cette sérénité qui trop souvent me vient à manquer, dans mon quotidien, en espérant que de belles fleurs en écloront dans l’avenir. Un avenir incertain, certes, mais un avenir que je pressens grand et beau; tumultueux aussi, sûrement, car le naturel revient toujours au galop, c’est bien connu.
Mes racines m’aideront cependant dans ce cas, car elles sont ancrées profondément, elles portent en elles les enseignements de mon existence, ainsi que les paroles des sages qui ont croisé ma route, leurs sourires, leurs regards qui m’ont toujours dit bien plus que leurs mots. Elles ont grandi au son de la musique du monde et ses secrets, ceux qui ne sont pas pensés, mais bien sentis. Ceux qui logent dans le cœur, à côté des joies et des peines, à côté de l’espoir. Ce cœur est jeune, plein d’envies et de curiosité, plein de doutes. Parfois, il s’égare, et les racines lui murmurent la direction à suivre, à leur manière. S’il écoute, il peut les entendre, admettre ses erreurs et avancer. Il fait des fois le sourd, mais il faut le comprendre: il est comme un enfant qui explore ses limites, il n’apprend réellement que des erreurs qu’il commet.
C’est ce que les routes m’ont chuchoté, entre bien d’autres choses, alors que mon vélo me portait. Je ne l’ai vraiment compris qu’en m’arrêtant. C’est important aussi de s’arrêter, parfois. C’est mieux que de tourner en rond. Et cette fois, j’en repars d’autant plus consciente. Certaines choses ont changé mais les racines sont les mêmes, et mon cœur bat toujours, peut-être même un peu plus fort encore. Dans mes sacs, je n’ai pas oublié d’emporter de la gratitude pour cette nouvelle expérience, et j’emmène tout cela avec moi pour rentrer. Je le sais, cette fois, que je ne rentre pas vraiment tout à fait à la maison, car ma maison est en moi, elle accueille mon cœur, ,mes racines, mes jambes qui marchent ou qui pédalent, mes mains tendues et ma tête qui pense, qui parle, qui entend et qui rit, et tout le reste bien sûr. Cela m’aidera à m’en aller de nouveau plus sereinement, quand viendra le moment, quand je lâcherai prise face à l’évidence, sans avoir à expliquer, sans avoir à justifier. A vivre, simplement.
Comme toujours, merci de m’avoir lue.
Plein d’amour <3
PS: J’ai presque oublié! Voici un petit bonus! C’est la première vidéo que je fais, alors soyez indulgents 🙂