“Ces nombreuses heures passées dans le train sont propices à l’introspection, c’est donc naturellement que je sors mon carnet plutôt souvent. Aujourd’hui, j’ai encore en tête les événements marquants de la veille. J’ai quitté hier mes deux complices de l’auberge où je logeais à Kazan, une jeune femme originaire du Kazakhstan accomplissant son master en Russie et venue travailler là pour l’été, avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger diverses conversations sur des sujets tels que nos différences culturelles, ainsi qu’une autre femme, mère de famille, qui ne parlait que peu de mots d’anglais mais qui prenait tout de même à cœur de veiller sur moi avec bienveillance. J’ai vu la peine dans leurs yeux de devoir me laisser partir aussi abruptement et cela m’a rendue un peu triste. Je suis constamment étonnée de la vitesse à laquelle l’on peut s’attacher à des personnes dans pareilles situations ainsi que l’affection que tellement de gens démontrent à mon égard alors qu’ils n’étaient, quelques jours auparavant, que de simples inconnus. La tristesse que j’ai ressentie ne vient pas tellement des au revoir en soi; même s’ils peuvent être déchirants, dans certaines situations, j’y suis familière depuis longtemps déjà. J’ai appris à les accepter avec sérénité, tout en gardant en moi la trace de chaque être rencontré sur mon chemin. Non, cette tristesse là pouvait en quelque sorte s’apparenter à de la culpabilité… J’ai pris conscience que moi, je suis en constant mouvement, que je vais toujours de l’avant, qu’une fois la tête tournée ces lieux appartiennent déjà au passé et je n’ai pas le temps de m’en attrister car tout mon être doit déjà s’affairer à m’amener à temps et entière à ma prochaine destination. Et pourtant, je suis consciente que dans chaque endroit où je suis restée assez longtemps pour que ma présence ait compté, je laisse un vide derrière moi. Je n’entends évidemment pas par là que ma présence est indispensable où que ce soit – elle ne l’est jamais – mais l’idée que je puisse créer un manque et que celui-ci puisse entraîner du désarroi, comme celui que j’ai pu lire dans les yeux de mes amies hier, me touche et me dérange.
Mais voilà que je m’égare un peu trop profondément dans mes pensées… A peine remise de mes émotions, j’ai rejoint Alex, qui a fait le trajet jusqu’à la gare de train avec moi. Alex est un ami de mon amie Russe Ekaterina, que je connais grâce à ma troupe de théâtre de Fribourg, et qui m’a si gentiment donné des contacts dans son pays natal. Je lui en suis reconnaissante, car Alex est une personne super avec qui j’ai pu visiter la ville et en avoir une perspective plus “locale”. En me disant au revoir, il m’a souhaité de “trouver ce que je cherche”. Cela m’a fait sourire; ce n’est de loin pas la première fois que j’entends cette phrase. J’avoue ne pas vraiment réussir à la cerner tout à fait, c’est comme si j’étais censée me réveiller un jour en me disant: “Ça y est, j’ai trouvé! Je peux rentrer chez moi!”. Je pense (sans malveillance, et je peux me tromper) que les personnes qui me disent cela n’arrivent peut-être pas à saisir mon envie de parcourir le monde sans avoir besoin d’un but ou d’une destination précise, seule qui plus est. Ils ne comprennent pas que ce que je cherche, je le trouve jour après jour dans les rencontres, les images, les sensations, les joies et les difficultés, dans un quotidien jamais semblable au lendemain, et que je ne pourrai jamais dire que j’ai complètement trouvé, car je n’ai pas envie d’arrêter de chercher. D’ailleurs c’est décidé, je vais m’inscrire à cette “Open University” d’Angleterre afin de pouvoir poursuivre mes études à distance et faire de ce rêve une réalité. Sur ce, je vais m’arrêter là car, même si je n’ai pas fini de relater tous les évènements de la veille, j’ai déjà beaucoup écrit et commence à fatiguer, ça sera pour la prochaine fois. Je terminerai sur cette phrase qui résonne dans ma tête:
“Ceux qui errent ne sont pas tous perdus.” ”
J’ai passé tellement de temps dans ces trains…
21.07
“Je peine à décoller mes yeux de la vitre, le ciel est très beau ce soir. Je suis à nouveau dans un train, pour ce qui me semble être la énième fois, et pourtant pas la dernière. Mon court séjour à Tioumen restera marqué en moi longtemps.
Je ne passe inaperçue que tant que je n’ouvre pas la bouche. Plusieurs fois par jour, l’on m’accoste pour me déblatérer je-ne-sais-quoi en russe. A croire que je dois vraiment avoir des traits du pays. D’ailleurs, je ne sais combien de fois j’ai dû prononcer la phrase “Sorry, I don’t speak russian” qui s’est gentiment transformée en “Ja ne gavariu pa ruski”, l’une des rares phrases russes de mon répertoire. Et à ce moment-là, selon les circonstances, je deviens l’attraction générale. La nuit dans le train d’il y a deux jours en est un bon exemple: après avoir salué poliment la famille qui partageait les lits voisins au mien et expliqué que je venais de Suisse et ne parlais pas la langue, je demande à une “Babouchka” d’en face si je peux m’asseoir sur le siège devant elle, afin de pouvoir mieux observer les paysages tout en écoutant de la musique. Je me réjouissais de ce moment à moi avant d’aller me coucher, mais c’était sans compter la réaction de la petite vieille qui, à m’entendre, se met dans tous ses états. La famille d’à côté lui indique mon origine – “Schvizaria” – et voilà que, sans rien comprendre, je me retrouve cernée 30 secondes plus tard par une dizaine de personnes venant des couchettes avoisinantes et me harcelant tous de questions.
Par chance, une jeune fille de 17 ans s’avère se débrouiller plutôt bien en anglais, elle prend donc le rôle de traductrice. Je me sens un peu submergée par cet attroupement autour de moi (même les contrôleuses du train, “provodnistas”, s’y sont mises) mais je tente tant bien que mal de répondre à leurs questions tant de fois entendues: “Où vas-tu?”, “Pourquoi voyages-tu seule?”, “Qu’en pensent tes parents?”, “Qu’as-tu vu/fait en Russie?”, “Est-ce que tu aimes notre pays?”, “Tu n’as pas peur du danger?”, “Dans combien de pays as-tu voyagé?”, etc., etc. Je leur explique calmement ma situation, en simplifiant quelques passages pour ne pas non plus devoir entrer dans des détails trop personnels devant ce public envahissant.
Tout cela m’amuse, et je parviens encore plus à les exciter en leur montrant mon passeport rempli des visas et tampons de tous les pays lointains que j’ai visité. Je finis en beauté en extirpant de mon carnet décoré de souvenirs exotiques une petite pile de photos diverses, de ma famille, de mes amis, de paysages suisses ou d’ailleurs, bref, d’un petit bout de ma vie. Ils s’y ruent dessus et bientôt, mes photos circulent presque dans tout le wagon, sous les yeux curieux d’inconnus attirés par cette agitation. Je me félicite intérieurement d’avoir eu l’idée d’imprimer ces clichés: là où les mots me manquent, les images s’expriment à ma place. Je commence toutefois à me sentir gênée d’autant d’attention; beaucoup de ces gens ne sont jamais sortis de leur pays ou région et me regardent avec des yeux tantôt envieux, tantôt admiratifs. Une mère de famille me lance même un “Tu es fantastique” qui m’ôte les mots de la bouche. Le spectacle s’achèvera par la prise de quelques photos, tout le monde veut un souvenir de moi.
Ce soir-là, je m’endors très pensive; je comprends que de traverser la Russie en tant que femme seule et qui ne parle pas la langue est inhabituel, mais je ne m’attendais pas à provoquer tant de stupéfaction. Il est vrai cependant que, depuis mon départ de la capitale, je n’ai rencontré que très, très peu de touristes étrangers, beaucoup moins que ce à quoi je m’attendais. Il y a néanmoins beaucoup de touristes, mais ils sont pour la plupart tous russes, ce qui n’est pas surprenant, j’imagine, pour un pays aussi grand. Je retrouve des sensations similaires à certaines régions de Birmanie, où je me retrouvais souvent seule étrangère parmi les autochtones. Pour s’adapter, il faut s’armer, je pense, de beaucoup de patience et d’humilité, leçon qui apparemment avait besoin de m’être rappelée, étant donnée les évènements du lendemain.”
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23.07.2015 Matin
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A nouveau dans le train! Pour deux jours cette fois. Et comme je me relate mes histoires en décalé (c’est peut-être pas si mal, ça me permet de prendre plus de recul), je me remémore donc la belle leçon de vie qui m’est arrivée à Tioumen.
bonjour
bonjour
Je débarque ainsi de ce voyage en train plutôt intense, avec la ferme intention de parcourir à pied les quelques kilomètres qui séparent la gare de la rue de mon auberge, afin de me dégourdir les jambes qui sont restées statiques longtemps. C’était sans compter que la rue elle-même était longue de plusieurs kilomètres également, et c’est donc épuisée par le poids de mon gros sac à dos vert et la chaleur étouffante que j’arrive à destination, une heure plus tard. Mon rhume encore actif me pompe également beaucoup d’énergie, et je suis impatiente de pouvoir me reposer. Malheureusement, la porte d’entrée du bâtiment comporte un code que je ne connais pas (ce qui ne manque pas de me rappeler mon arrivée à Saint-Pétersbourg) . Je sonne, pas de réponse. Je réessaie, j’attends. Les ouvriers du chantier d’à côté me regardent m’impatienter bruyamment d’un œil amusé. Au bout de plusieurs minutes, je me résigne à contourner le bâtiment pour tenter de repérer la fenêtre de l’auberge qui, par chance, se trouve au rez-de-chaussée. Dépitée, je frappe un peu à l’aveuglette. Bingo! Le message est passé, on vient m’ouvrir. La réceptionniste s’excuse lorsque je lui fait comprendre mon mécontentement d’avoir attendu, je ne lui réponds pas. Cela ne me ressemble pas, je crois que le caractère russe commence à déteindre sur moi…
En réglant les formalités, je m’informe à propos du petit-déjeuner, car j’ai payé l’auberge un peu plus cher que d’habitude en pensant qu’il était inclus, comme cela était indiqué sur leur site internet. Pas de chance, elle me répond au moyen du traducteur de son ordinateur que c’était une “vieille information”. Cela m’agace, je lui dis que ce n’est pas normal, que je ne serais pas venu là si j’avais su, je suis mécontente. La pauvre jeune fille, qui n’y peut rien, réagit beaucoup plus calmement que je ne l’aurais fait à sa place. Elle écrit sur une feuille qu’elle a une salade qu’elle peut partager avec moi. C’est tellement mignon, je me rends alors compte à quel point ma réaction était exagérée. J’accepte avec plaisir sa proposition. En mangeant, je tente de faire la conversation, je sais qu’elle parle mieux anglais que ce qu’elle voudrait bien me faire croire car elle a compris tout ce que je lui disais, mais sans succès, je crois qu’elle est très timide.
Plus tard dans la soirée, elle vient me demander à quelle heure je compte me lever le lendemain; elle veut me préparer un petit-déjeuner! Je suis ébahie par sa gentillesse après la manière déplacée dont je l’ai traitée. Je me sens tellement coupable, je ne mérite pas cela. Et ça ne s’arrête pas là! Le jour suivant, elle ne travaille pas, elle me propose donc de visiter la ville en sa compagnie. Je n’en reviens pas, plus le temps passe et plus sa générosité se dévoile: elle insiste entre autres pour m’offrir un tour sur la grande roue de Tioumen.
Je me sens tellement bête: ces quelques centaines de roubles pour lesquels j’ai ronchonné me semblent bien dérisoires à présent, et je lui rend sa générosité avec bonheur, notamment en lui offrant cette glace au fromage (oui oui, au fromage) qu’elle apprécie beaucoup.
Au fur et à mesure de la journée, sa langue se délie. Elle a tout de même préparé des billets explicatifs pour certains endroits, dont elle n’a pas particulièrement besoin en réalité.
Elle m’explique qu’elle se sent plus à l’aise avec le langage écrit, et qu’elle raffole de livres. Je souris, car je me reconnais parfaitement en elle. Plus tard, sur un bateau qui navigue le long de la rivière, elle me dit quelque chose qui m’interpelle: “Je n’aime pas vraiment les gens, surtout les Russes. Ils ont besoin de tellement d’attention. Je préfère les chats, eux, au moins, ne peuvent pas te blesser.”
Et voilà que je me sens d’autant plus honteuse, car je fais partie de ces gens, je crois. Mais elle ne semble pas en garder quelconque rancune, au contraire, et son humilité m’inspire, elle me rappelle qu’un peu de patience et de gentillesse peut transformer n’importe quelle situation. Le soir même, elle m’accompagne jusque dans mon train. Je la quitte avec émotion; j’ai beau avoir parcouru tous ces pays, elle qui n’a presque jamais quitté sa ville natale vient de me rappeler une leçon de vie infiniment précieuse: toujours chercher le bien chez les autres. J’en suis reconnaissante. Le lendemain, j’ai droit à une dernière surprise de sa part.”
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23.07 Soir
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Dans ce train-ci, les gens dorment à n’importe quelle heure de la journée. Certains doivent être dedans depuis des jours. Je suis moi-même complètement désorientée par les décalages horaires et mes nombreux et fréquents déplacements. Je suis contente d’avoir quitté Tobolsk, non seulement à cause mes péripéties mais aussi pour l’ambiance un peu glauque qui y régnait et qui ne m’a pas du tout plu. J’arrivais à la gare tard le soir, j’en repartais encore plus tard le lendemain. Manque de bol: en lisant mon guide, je découvre que la gare se situe à 10 km de la ville et qu’il n’est pas bon de traîner par là le soir en raison de son isolation et de ses ivrognes. Voilà une information que j’aurais préféré ne pas savoir, je crois, car je sors du train un peu parano, une main dans ma poche accrochée fermement au “sifflet anti-viol” (il émet un son très strident) que Walter, que j’ai rencontré à Trakai, m’a donné en apprenant mon intention de traverser la Russie (rassurant!).
Je m’empresse donc de monter dans un bus qui, selon mes recherches, me déposera près d’une auberge de jeunesse. Je n’ai pas de réservation, cette fois-ci, mais j’ai noté l’adresse de plusieurs endroits au cas-où. Dans le bus, la vendeuse de billets s’excite lorsque je lui indique que je ne la comprends pas. Je ne sais pas ce qui échappe aux gens d’ici dans la phrase “Je ne parle pas russe” car la plupart, silencieux au départ, commencent tous à me déblatérer un flot incessant de paroles au moment précis où je la prononce. J’ai adopté au fil du temps la technique de hocher la tête en plaçant un petit “Da” (oui) de temps en temps. Généralement, ça marche. C’est ce que je fais cette fois, et ça fonctionne jusqu’à ce que, pour faire un peu la conversation, je cherche à lui indiquer le nom de l’arrêt de bus auquel je crois devoir sortir (et qui ne m’est pas d’une grande utilité puisque de toute manière, je compte suivre ma position sur mon GPS afin de sortir au moment opportun). Erreur! La pauvre se met dans tous ses états: apparemment, ce bus ne s’arrête pas à cet arrêt précis. Tout d’abord, gros coup de stress, je me demande si je n’ai pas pris un bus dans la mauvaise direction (ce qui aurait été le pire des cas envisageables car c’était le dernier de la journée) mais mon téléphone me rassure vite. Elle par contre, est loin d’être rassurée; elle ne comprend pas ce qu’une jeune fille comme moi, seule et étrangère, fait là tard le soir, elle doit penser que je suis perdue. La situation commence vraiment à devenir comique lorsqu’elle appelle sa sœur, qui parle anglais, pour lui expliquer la situation. Et me voilà contrainte de lui parler… elle me demande l’adresse de mon hôtel. Pensant la rassurer, je lui donne les coordonnées d’un lieu au hasard sur ma liste: deuxième erreur! Cette fois-ci, c’est la panique, apparemment le lieu indiqué se situe loin de l’arrêt de bus. Je ne sais plus que faire ou dire pour la calmer, j’ai beau tenter d’expliquer à sa sœur au téléphone que j’ai l’habitude, que je sais ce que je fais, elle ne veut rien entendre. Elle s’y est mise avec la conductrice pour ce qui donne l’impression de tenter de me sauver la vie. Après réflexion, elle m’ordonne de rester assise, dans le combiné sa sœur m’explique qu’elle n’habite pas loin et qu’elle va m’y emmener. Je ne suis pas vraiment en mesure de refuser, au risque de la voir faire une crise cardiaque, je m’y résous donc. Je vois mon arrêt s’éloigner sous mes yeux lorsque le bus fait demi-tour pour aller se garer au terminal. L’inquiétude doit se lire sur mon visage, car la contrôleuse cherche à me rassurer en me montrant sa croix autour du cou pour m’indiquer qu’elle est une bonne personne. Après l’avoir attendue encore une bonne dizaine de minutes, je me retrouve dans la voiture de son mari. Pendant tout le trajet, je les entend parler de moi (le mot “Schvizaria” ressort souvent), comme cela m’arrive quotidiennement. Je m’aime pas ça, je me sens constamment jugée, je préférerais que les gens attendent que je sois partie pour le faire. Nous arrivons à l’adresse indiquée, et -la poisse était avec moi ce jour-là- il n’y pas d’auberge. Ma “protectrice” s’affaire à demander aux rares passants (il était tout de même 1h30 à ce moment-là, avec tout le temps perdu avec cette histoire) s’ils connaissent l’endroit cherché. Non… Elle me fait rentrer à nouveau dans la voiture, les discussions incompréhensibles n’en finissent pas… Je commence vraiment à perdre patience, je veux juste être seule, c’est comme ça que je suis efficace dans ce genre de situation. Ils m’amènent devant un hôtel 3 étoiles un peu plus loin, ce qui est loin d’être le genre d’endroit que je fréquente d’habitude. Je ne veux pas y aller, j’ai repéré un point sur ma carte qui m’emmène dans une allée sombre et peu rassurante, mais je suis résolue à chercher. Je me dis qu’au pire, je peux toujours revenir et c’est ainsi que je prends congé du couple à coup de “Spasiba” (merci), reconnaissants mais fermes. Ils se vexent mais je m’en fiche, je veux juste qu’ils me laissent, je m’engage donc dans l’allée. Commence alors un quart d’heure très, très effrayant. Il fait sombre, je suis au milieu de nulle part, perdue en Sibérie. Je réveille des chiens qui commencent à hurler à mon passage. Ils sont énormes et n’ont pas l’air très gentils, ils défendent leur territoire. Je me dis “N’aie pas peur, les animaux sentent la peur” et j’avance d’un pas résolu. L’un d’eux se met à me suivre de près en grognant, je ne peux empêcher la peur de m’envahir; il n’y a personne autour pour m’aider si ce chien m’attaque. Mais je ne m’arrête pas et parvient à m’en échapper en un seul morceau. Après un tour du quartier infructueux, j’abandonne mes recherches et retourne à l’hôtel. Lorsque je demande à la réception s’ils savent où est l’auberge (ce que j’aurais dû faire tout de suite, je sais), ils me disent: “C’est ici, il y a deux enseignes dans la même structure!”. Je n’en reviens pas, je m’en veux de ne pas être rentrée tout de suite. Pour ma défense, le nom n’était indiqué nulle part. Malgré la fatigue, je parviens à négocier le prix de la nuit (“Sur votre site il était indiqué 500 roubles, pas 600!”), avec succès. L’hôtelier me somme de le suivre jusqu’à ma chambre, et là… Surprise! J’ai droit, pour le même prix qu’un lit dans un dortoir, à une luxueuse chambre privée, avec lit double et salle de bain.
Ou comment finir en beauté les aventures de la soirée. Je m’affale dans mon lit, soulagée et reconnaissante. “Merci, merci, merci!”. Il me faudra quelques minutes pour faire redescendre l’adrénaline et plonger dans un sommeil réparateur.”
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Après cette soirée mouvementée, j’ai quand même pu visiter un peu la ville de Tobolsk, qui était jolie même si elle n’avait pas une atmosphère très spéciale.
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J’ai aussi visité une prison! Mais celle-ci n’était pas très intéressante.
Dans un musée retraçant l’histoire de la Sibérie, une affiche à l’entrée m’interpelle.
bonjour
Le soleil se couche à nouveau sur cette chère Russie, si riche en émotions…
Je suis fatiguée, mais je dois attendre 1 h du matin pour prendre mon prochain train. Heureusement, le temps passe vite au téléphone avec une amie, ça me fait du bien! Je chéris mes contacts réguliers avec vous. Merci!