La vague m’a frappée.

Elle a frappé fort, encore une fois. Je suppose que c’est ce qui arrive à force de vouloir se jeter à l’eau encore et encore.

Bonjour, mes amis.

Je suis heureuse d’écrire ici aujourd’hui (enfin!) afin de vous donner des nouvelles. Je sais que la plupart des gens n’ont aucune idée de ce que j’ai fait depuis mon dernier article, puisque j’ai pris du temps hors du monde connecté depuis mon départ de Suisse. J’ai traversé une phase un peu difficile, de laquelle je suis heureusement sortie. Je vais bien mieux maintenant comparé à ces derniers mois, et je suis excitée de vous en dire plus à propos de l’endroit magnifique où j’ai séjourné dernièrement. D’abord, cependant, j’aimerais revisiter la série d’évènements qui m’ont menée ici… en Equateur.

Surprise! Je n’ai pas été à Saint-Vincent-et-les-Grenadines comme prévu.

Comment cela s’est-il passé? D’accord, avant de vous en dire plus, je dois vous prévenir que je vais me présenter sous un angle particulièrement vulnérable aujourd’hui (même si vous avez l’habitude depuis le temps).

Aussi loin que je me souvienne, je me suis battue contre mes démons intérieurs. Ceux qui nommeraient ces créatures sombres qui hantent nos esprits d’une manière un peu moins poétique utiliseraient le terme populaire actuel: la maladie mentale.

Cela fait un bon moment que j’ai l’intention de vous parler de ces problèmes, et d’une certaine manière je le fais déjà en écrivant beaucoup à propos de mes difficultés, mais je n’y fais quasiment jamais directement référence. J’ai tendance à traiter ma santé mentale comme une conséquence occasionnelle de mes circonstances, alors que je sais parfaitement bien que mes soucis sont plus profonds. Je me suis rarement sentie aussi vulnérable qu’en affrontant ce sujet, mais je vais néanmoins faire de mon mieux afin de ne pas m’auto-censurer autant que je le voudrais, car je sais que c’est une réalité pour beaucoup et que de camoufler de tels problèmes contribue à la stigmatisation qui entoure les difficultés psychologiques. D’ailleurs, cela ne sera sûrement pas la dernière fois que je parlerai du sujet, puisque j’ai un ou deux articles en réserve pour lesquels je n’ai pas encore réuni le courage de rendre publiques.

Au cœur de ces difficultés se trouvent de sérieux problèmes d’estime de moi. Le mode par défaut de mon estime de moi est qu’elle est quasiment non-existante, et n’importe quel autre mode paraît être une comédie, ou un état atteignable au terme d’un long et pénible travail ou grâce à un environnement favorable. Il peut être renversé en une seconde, de par un mauvais choix ou un commentaire blessant; la voix dans ma tête va me dire à quel point je suis stupide ou inutile au moindre signe d’erreur. Ce n’est pas que je crois objectivement que je suis une mauvaise personne ou que je n’ai pas de qualités (même si j’ai certainement beaucoup de défauts); c’est que je me sens comme cela. Avant, je me haïssais. Maintenant, j’ai traversé assez pour comprendre que je mérite le même amour et la même compassion que je ressens pour les autres, mais je dois encore activement me le rappeler au quotidien pour l’intérioriser.

Quand les choses se passent mal cependant, j’ai tendance à oublier. Une force destructrice en moi reprend le dessus et déforme ma réalité. Principalement, c’est la douleur émotionnelle qui me fait perdre pied; difficile à éviter quand on est aussi hypersensible que moi. Dans ces moments, bien que je sais que j’ai beaucoup d’amis qui seraient là pour moi si je demandais de l’aide, je m’isole et me convaincs que je suis presque toute seule au monde. Et pour je ne sais quelle raison destructrice également, le peu de personnes que je laisse se rapprocher sont souvent toxiques pour moi. Je ne demande pas plus d’aide parce que je ne sais pas comment, parce que j’ai honte de sentir ce que je ressens, parce que j’ai l’impression que j’aurais dû avoir trouvé une solution depuis le temps, après avoir passé tellement d’heures à m’en plaindre et à écrire à propos de “trouver ma voie”.

Ok, ok, il faut que je revienne un peu en arrière.

Bon… je ne suis donc pas allée aux Caraïbes. Je sais, je sais, je devrais peut-être arrêter d’annoncer mes plans au monde si je ne vais pas les suivre jusqu’au bout. Ce coup-ci a été particulièrement difficile, parce que j’étais toute prête à partir, j’étais si proche d’arriver là-bas. Et je m’y préparais depuis longtemps. Je me sentais soulagée à l’idée que pour une fois, je savais ce que ma vie allait être pour les dix prochains mois. Je savais où j’allais me trouver dans un an, et c’était un sentiment agréable.

Pour être honnête, je croyais vraiment que j’irai, jusqu’à une semaine ou deux avant mon vol pour Saint-Vincent. Et puis, une série de circonstances m’ont mise dans une situation étrange où plus rien ne faisait sens.

Mon voyage a commencé sous de vraiment bons auspices. Mon séjour à Londres a été super, j’ai pu rattraper le temps perdu avec une amie et passer plus de temps dans le pays d’origine de ma mère, en bonne compagnie. Il a ensuite été suivi d’un début prometteur aux États-Unis. New York fut aussi grandiose que dans mes rêves. La ville m’a paru drôlement familière pour quelqu’un qui n’avait jamais mis les pieds sur le continent, après des années à voir les fameux bâtiments et rues dans des séries et des films.

J’ai pu visiter de la famille là-bas, ainsi que dans le Maine, qui est aussi un lieu génial et magnifique. Mon ami m’a rejoint entre-temps et nous avons visité Boston en chemin.

Et puis, le road trip que nous avions prévu ne s’est pas passé aussi bien que prévu, pour plusieurs raisons. La principale est que je suis tombée malade très vite, ce qui a grandement affecté mon humeur. Ça, c’est ma faute, je me suis peut-être un peu précipitée hors de Suisse après une opération pour une douloureuse maladie chronique qu’on m’a récemment diagnostiquée. (C’est de l’endométriose, et ce n’est pas un danger pour vie, ça fait juste très mal tout le temps.) Mon corps ne l’a pas très bien supporté. Et puisque le corps et l’esprit vont souvent main dans la main, ma santé mentale a commencé à se détériorer, et après des mois à me sentir pousser des ailes, j’ai touché le fond plutôt abruptement, malgré le fait que je voyais des lieux géniaux en chemin – les photos parsèment cet article.

J’ai tout de même particulièrement apprécié les chutes du Niagara…

Une fois arrivés à Washington DC et une deuxième amie nous ayant rejoint, un conflit majeur a éclaté entre nous, pour des raisons que je n’exposerai bien sûr pas publiquement. Ça fait mal, cependant. Ça fait toujours mal de perdre des amis, de se sentir trahie et de devoir admettre qu’on ne connaissait peut-être pas certaines personnes aussi bien que l’on pensait. Mais beaucoup de ce qui s’est passé ne m’appartient pas, et j’ai passé un certain temps ces derniers mois à accepter cela et lâcher prise.

Néanmoins, à stade, j’étais rentrée dans un état de dépression plutôt intense, au point d’être paralysée par des pensées suicidaires. Ne vous inquiétez pas, je n’avais pas l’intention d’agir en conséquence, mais je n’avais pas d’autre choix que de sentir leur intensité handicapante, ne comprenant pas d’où elles venaient, puisque je me portais si bien jusque là. Je suppose qu’elles avaient peut-être un lien avec de sérieux déséquilibres hormonaux, ainsi qu’un trouble de l’humeur qu’on m’a diagnostiqué, mais je ne suis pas entièrement confortable avec les théories de la psychiatrie moderne de placer la faute uniquement sur un cerveau défaillant. De plus, je ne souhaite pas me laisser définir par un label qu’un docteur a décidé de me donner, même si c’est indéniable que mon cerveau est programmé un peu différemment que la plupart des gens. Je n’avais besoin de voir personne pour savoir cela; je me suis sentie comme une alien toute ma vie.

La raison pour laquelle je suis si honnête avec vous en ce moment est que je ne souhaite pas vous mentir dans le processus, en faisant semblant que tout va bien tout le temps. Je laisserai cela pour les réseaux sociaux et sa panoplie de gens heureux et radieux qui ne montrent que le meilleur au monde. Malheureusement pour moi, cela veut dire que je dois montrer pas mal de côtés pas si glorieux de moi-même, car si vous n’aviez pas remarqué depuis le temps, j’ai une certaine tendance à la dépression et l’anxiété. Le mal du siècle; rien de très original.

Me voilà donc, obligée de quitter le road trip que j’ai passé des semaines à planifier. J’avais besoin de me donner la priorité, et je ne pouvais décidément pas rester dans un environnement aussi toxique. Cela m’est apparu comme un soulagement de pouvoir respirer une seconde, et heureusement, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur le support d’un autre ami qui m’a offert du confort et un abri, de retour à New York.

J’étais cependant toujours supposée me remettre en forme pour être prête pour mon projet dans les Caraïbes, et pourtant, j’avais toujours l’impression de me noyer. Ça n’a pas aidé de commencer à avoir des doutes à propos de ce plan, puisque je me sentais faible, physiquement et mentalement. Cela ne me semblait pas être une façon super de commencer un projet de dix mois. Et pour être honnête, je n’étais plus si sûre que c’était ce que je voulais, ou ce dont j’avais besoin. Oui, je cherche à construire quelque chose au plus long terme… mais est-ce que cela n’allait pas être une solution temporaire, bien qu’un peu plus longue que d’habitude, sans être réellement ce que je désirais? Est-ce que cela n’allait pas me prendre du temps précieux dont j’ai besoin pour travailler sur mon art, qui est ma réelle priorité dans ma vie?

D’une certaine manière, mon corps a répondu à mes questions à propos de mon futur à ma place, en restant malade. Je ne voulais définitivement rien commencer avec le risque de devoir rentrer à la maison droit derrière si les choses se dégradaient.

Il s’avère qu’une fois que j’ai décidé de reporter le projet, j’ai commencé à me sentir bien mieux. Assez bien pour me demander ce que je cherchais vraiment, et trouver une alternative. J’en ai conclu que l’idéal pour moi serait de trouver un endroit tranquille pour finir mon livre. Ce fichu livre sur lequel je travaille depuis si longtemps, et que je ne voulais pas continuer à remettre à plus tard.

Et voilà comment je me suis retrouvée en Equateur. J’ai trouvé une opportunité de volontariat où je pourrais avoir beaucoup de temps pour guérir et écrire. Le deal, c’était que j’étais supposée promener des chiens en échange d’un hébergement et l’opportunité de passer une diplôme de plongée. Des chiens et de la plongée, c’est la combinaison parfaite, non? Ouais, ça aurait été le cas si la perfection existait. Ce n’est pas le cas. La vie voulait encore me tester un peu d’abord…

Un mois et demi plus tard, je quittais enfin ce lieu (Puerto Lopez) qui n’a jamais été le bon choix pour moi, en me demandant pourquoi je m’y suis accrochée aussi longtemps. J’ai fini par tomber encore bien plus malade, puisque j’ai enchaîné les infections et j’ai dû prendre des antibiotiques pendant plus de trois semaines. La ville m’a paru sale et bruyante, et je passais mes journées à me faire aboyer dessus par des chiens tarés dans les rues. Le soleil est sorti deux fois en plus d’un mois. Je n’ai presque pas plongé à cause de mes problèmes de santé, et le jour avant mon départ, l’un des trois merveilleux chiens dont je m’occupais est mort dans mes bras après que nous ayons essayé de le réanimer pendant plus d’une demi-heure. Patapouf, l’un des trois amis loyaux qui m’ont confortée jour après jour durant la période vraiment difficile que je traversais.

Cette nuit-là, je me suis enfin laissé ressentir toute la tristesse que j’avais repoussé à l’intérieur de moi, et j’ai pleuré de façon incontrôlable pendant des heures entières. On peut dire que j’ai touché un certain fond, après un mois à croire que les choses ne pouvaient pas être pire. Malgré mes efforts pour bien manger et prendre soin de moi, je vivais dans un environnement malsain, et l’isolation me faisait me sentir triste et honteuse. Pas facile de tendre la main à mes amis dans un tel état, alors que j’avais l’impression d’avoir à nouveau tout foiré dans ma vie.

Cette fois en particulier, j’ai eu du mal à lâcher prise, parce que je voulais vraiment vous dire à quel point j’allais bien. Je sais que c’est ce que les gens espèrent voir, surtout après toutes les difficultés que j’ai traversées ces dernières années. Et je suppose que je m’y accroche encore, puisque j’ai attendu de me sentir mieux pour publier ceci. J’espère que vous excuserez le temps que cela m’a pris.

Bien sûr, il y avait aussi des côtés positifs à mon séjour à Puerto Lopez. J’ai rencontrée de belles personnes, dont une super amie. J’ai passé beaucoup de temps avec moi-même, à méditer sur ma vie. J’ai réalisé beaucoup de choses à propos de mon passé et ce que je voulais pour mon futur. J’ai avancé mon livre à un débit inégalé, et je me suis engagée à écrire chaque jour, poursuivant ma dernière année d’université en ligne en même temps. J’ai même reçu ma pire note depuis le début de mes études, mais je suppose que quand les choses ne se passent pas trop bien pour moi, elles doivent aller jusqu’au bout. Et bien sûr, la présence et le soutien silencieux des chiens, jour après jour, est ce qui remplaçait le soleil pour moi là-bas.

Voilà donc où j’étais, le jour d’après, quand je suis arrivée à Las Tunas, à quinze minutes de là, où j’avais décidé de passer quelques jours chez des amis. Je les avais rencontré alors que nous tentions de rejoindre la côte ensemble depuis Guayaquil, ce qui était une aventure compliquée puisque toutes les routes du pays étaient bloquées (pour ceux qui ne le savent pas, l’Équateur a été déclaré en état d’urgence il y a quelques temps à cause de manifestations – et bien sûr, cela s’est passé un jour après avoir réservé mes billets d’avions pour m’y rendre). Nous avions vraiment connecté et j’étais heureuse d’avoir un endroit où aller en tant que transition pour ma prochaine expérience de volontariat. Il s’avère que ce qui était supposé être un séjour de moins d’une semaine s’est transformé en un mois, car je me sentais tellement bien là-bas. Et j’y retourne tout bientôt! Mais je vous en dirais plus la prochaine fois; l’Hostel Onda et les personnes que j’y ai rencontrées méritent leur propre article.

Parfois, j’envie la personne que j’étais à mes 20 ans. Je la juge beaucoup, au point où je peux à peine ouvrir mon premier livre sans être horrifiée par ce que je lis, mais la vérité, c’est qu’elle me manque un peu. Bien sûr, elle était plus naïve et est devenue fâcheusement certaine durant l’année qui a suivi qu’elle avait compris quelque chose que personne d’autre n’avait compris. Mais elle avait tellement d’espoir et tellement d’amour dans son cœur, d’une manière que j’ai parfois peur de ne jamais retrouver. Elle croyait sincèrement au pouvoir de la compassion, et elle voyait des signes de l’univers partout. La moi de mes 26 ans, pour sa part, est bien plus cynique. Elle doute de plus en plus que quelque chose peut être fait pour sauver le monde qu’on nous répète constamment est condamné. Elle a vu un peu trop pour faire semblant qu’un sourire peut renverser le cours des choses. Elle s’est explorée un peu trop pour penser qu’elle n’est qu’à un vol du vrai bonheur. Je crois en fait qu’elle se sent simplement un peu plus fatiguée qu’avant et que cela devient de plus en plus difficile de lutter contre l’angoisse existentielle qui la suit dans n’importe quel pays où elle va.

Oui, la moi d’aujourd’hui doit accepter que j’ai changé. J’ai vu des lieux que je ne pensais jamais voir et rencontré des gens pour lesquels je suis incroyablement reconnaissante. J’ai pu vivre des expériences dont la plupart des gens ne pourrait seulement rêver. J’ai aussi exploré les recoins les plus sombres de mon âme d’une manière que je n’aurais pas pu depuis la tranquillité d’une vie stable. J’ai connu une grande perte, qui aurait pu se dérouler dans un contexte totalement différent, mais il s’avère que je l’ai connu alors que j’étais très loin de chez moi. Ainsi, une part de moi associera toujours la route à ce genre de risque. Le risque de me perdre tellement dans le monde de fous autour de moi, dans l’amour fou que mon cœur a le potentiel de ressentir.

Forcément, cela a changé quelque peu mon attitude face au voyage. J’ai un peu plus peur qu’avant, je prend moins de risques. Quand les choses deviennent difficiles, je suis moins encline à pousser jusqu’au bout jusqu’à ce que les choses s’améliorent, et plus encline à vouloir rentrer à la maison. La maison, là où tout est sûr et facile, où je peux me cacher dans mon lit et oublier la tristesse du monde. J’ai en effet plus peur de ma propre tristesse que jamais, car je connais son potentiel destructeur.

Pourtant, ma maison n’est pas vraiment ma propre maison et j’aimerais trouver un endroit où construire la mienne. Une maison matérielle, mais aussi mon mode de vie, mes revenus, mes activités, mon entourage. Pour faire cela, je ne peux pas trop rester dans ma zone de confort, qui est agréable mais qui ne m’enrichit pas de la manière que mon âme recherche. Je dois continuer à chercher, ce qui est la raison pour laquelle je suis toujours là-dehors.

Et le fait que je puisse écrire ces lignes montre qu’il y a toujours de l’espoir. Les leçons ont été apprises, je deviens meilleur de jour en jour dans l’établissement de limites saines avec les gens autour de moi. Mieux, j’ai trouvé un lieu rempli de gens profondément bons, qui m’ont permise de faire tomber mes barrières et expérimenter à nouveau les merveilles qu’apportent un peu de foi en l’univers. C’est génial et ressourçant, je serai à jamais reconnaissante de les avoir rencontré. Cela m’apprend encore une fois que je dois simplement m’accrocher encore un peu afin de voir la beauté autour de moi à nouveau. Cela me dit qu’après des mois à essayer de contrôler ce qui me paraissait être le monde qui brûle autour de moi, je devais simplement lâcher-prise et voir où les flammes me mèneraient.

Oui, me voilà, une fois de plus, n’ayant aucune idée d’où je serai dans les six mois à venir, ce que j’essayais d’éviter à tout prix jusqu’à ce que la vague me frappe. Et vous savez quoi?

Ce n’est pas grave.

Je me sens peut-être encore parfois comme une perdante, mais la vérité, c’est que tant que je me bats, tant que j’écris, les démons dans mon esprit ne gagnent pas.

Je ne suis pas encore prêt à abandonner. J’aspire peut-être à des choses différentes maintenant, mais cela ne veut pas dire que je veux retourner dans mon ancienne vie, avant que toute cette folie ne commence. Je suis fière du chemin que j’ai parcouru, et je ne l’échangerais pour rien au monde. Bien sûr, je ferais probablement une ou deux choses différemment si je le pouvais. Je choisirais les personnes auxquelles je m’ouvre de façon plus sage, par exemple, pour éviter de me retrouver dans des situations similaires à celles que j’ai connues, tout récemment encore. Je prendrais mieux soin de ma santé, et je ne serais pas si impatiente de me précipiter dans la vie quand je ne suis pas encore bien préparée. Je corrigerais toutes les façons dont j’ai blessé les gens autour de moi. Je fumerais moins de joints et affronterais mes problèmes plus honnêtement, je regarderais moins Youtube et lirais plus de livres ; la liste continue.

Personne ne dit cependant que je ne peux pas commencer à faire toutes ces choses maintenant. Je peux choisir de m’accrocher aux choses qui m’ont définie hier, ou de construire aujourd’hui la personne que je veux être demain. Je mettrai donc ma fierté de côté encore et encore pour faire face honnêtement à mes défauts et y remédier, tout en me rappelant d’apprécier ce que j’ai déjà. C’est difficile, parce qu’il est si facile pour moi de revenir à mon ancienne moi autodestructrice. Je choisirai l’amour-propre, et j’agirai en accord avec lui même les jours où je ne le sens pas. Je contacterai mes amis même si je le fais des mois trop tard. Je continuerai à écrire, même quand rien d’autre n’a de sens autour de moi, parce que c’est la seule chose qui en a toujours eu, qui en aura toujours. Je vais commencer à réfléchir à la manière et à l’endroit où je veux construire quelque chose, parce que je suis venu à comprendre que c’est ce que je veux et ce dont j’ai besoin maintenant dans ma vie. J’accepterai que pendant que j’étais occupée à comprendre des choses sur moi-même à un niveau très profond, j’ai peut-être négligé les aspects plus pratiques de la vie.

Et je posterai à ce sujet quand je me sentirai mieux à nouveau, à chaque fois, au lieu d’écrire d’un état désespéré, parce que je ne me résignerai pas à partager la conclusion que la vie n’a aucun sens ou qu’elle est trop douloureuse pour continuer à la vivre. Je m’accrocherai jusqu’à ce que je trouve la vie qui me comblera, même si elle me rendra encore triste. Je serai toujours un peu triste, et c’est bien aussi.

Merci de vous être accrochés jusqu’au bout.

Plein d’amour,

Sophie

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